renforcement de capacité

Renforcement de capacité des cellules d'écoute et d'accompagnement

Dans nos interventions pour le renforcement de capacité des cellules d’écoute et d’accompagnement des « acteurs » de la violence, c’est-à-dire à la fois de la victime et de l’auteur, nous avons effectué des formations pour les intervenants sociaux et accompagnateurs sociaux des centres d’écoute dans les districts dans toute la Région Analamanga. Ils sont au nombre de six à savoir les centres à Antsimondrano, Avaradrano, Ambohidratrimo, Ankazobe, Manjakandriana, Anjozorobe et
Antananarivo renivohitra.
Les statistiques auprès du Ministère de la Population de la protection sociale et de la promotion de la femme montrent que Analamanga figure parmi les 5 premières régions « TOP FIVE » parmi les vingt-deux régions de Madagascar à avoir un taux de violence envers les femmes élevé. C’est une des raisons pour laquelle nous avons décidé d’intervenir dans la Région.Quand on parle de Analamanga, nous avons tendance à parler de la capitale de Madagascar qui est la ville d’Antananarivo. Mais notre zone d’intervention s’élargie vraiment très loin dans les périphéries.
On a accordé aux régions côtières la réputation pour la propagation de la violence sexuelle tant envers les enfants qu’entre adulte, mais lors de nos premières interventions dans les communes en périphéries d’Antananarivo, nous nous sommes rendu compte que les cas sont aussi extrêmes. Des
cas de viols non dénoncés, des cas de mariage d’enfant agréé par la communauté, des viols conjugaux etc. Le souci dans les périphéries disent les intervenant sociaux c’est que la population est non éduquée, de ce fait, les habitants savent à peine lire et écrire, et donc ne sont pas capable de se renseigner auprès des bureaux, de porter plainte etc.

On nous a rapporté un cas où trois hommes ayant violé un mineur se trouve en liberté après le
jugement du tribunal parce que la mineure ne sachant pas lire et écrire n’a pas pu lire le procès-verbal de sa plainte avant la signature. Les policiers enquêteurs ayant été corrompu a dû, selon
toujours les assistants sociaux, changer la version de l’histoire à l’insu de la fille. Donc ajouté à la vulnérabilité de la victime, elle subit également la corruption du système.
Les victimes de violence dès fois ne sont même pas conscientes qu’elles sont victimes… nous étions mis au courant d’un village où la pratique est de marier les mineurs et lors des conscientisations et sensibilisations des habitants, les femmes se disent que si elles sont plusieurs à être victimes c’est
peut-être finalement une situation normale. Les hommes dans tout cela continuent d’effectuer leur domination permanente envers les femmes pour se sentir puissant. Avec tous ces phénomènes, nous ne pouvons que renforcer notre engagement dans la lutte contre la violence envers les femmes et les filles.

Ne croyez-vous pas qu’une des meilleures façons de faire c’est de se préoccuper plus des auteurs de violence ? En tout cas c’est la stratégie que nous mettrons en place pour ces districts.
Quand on parle de violence comme expliqué au début, deux parties antagonistes sont les acteurs : la victime et l’auteur. Par définition, la violence est une relation de domination entre les acteurs. L’auteur de violence est avant tout une personne avec une immaturité psychologique, il est instable et se sent fragilisé que la manière dont il cache sa fragilité psychologique est la domination de l’autre. La victime de son point de vu peut ne plus distinguer la violence qu’elle subit. Vulnérable et dépendante, la victime doit être prise en charge pour qu’elle soit conscientisée et supportée dans sa situation. Par contre, un travail psychologique doit aussi se faire au niveau de l’auteur.

Mais à quoi cela consiste-t-il ?
Le travail psychologique au niveau des auteurs de violence n’est pas une sensibilisation. Afin de mener quelqu’un vers un changement de comportement, une simple sensibilisation ne suffit pas. Après avoir été un manipulateur depuis des années, et un impulsif pour aller vers la violence, l’auteur
de violence peut être conscient qu’il agit avec violence. Une simple sensibilisation servira de lui donner les informations qu’il sache déjà.
La thérapie psychologique est un travail sur soi, guidé par un intervenant social, un psychologue ou un psychiatre. L’objectif premier est l’aide à la verbalisation. Une personne violente est une personne qui n’a pas les aptitudes pour l’expression des émotions, et encore moins pour la gestion de ces dernières. Le second objectif est donc l’introspection, la prise de conscience de son agir violent et la gestion des émotions. Enfin il s’agit de l’aider à fournir des éventails de solutions et de résolution de nouveau comportement plus positif grâce à la masculinité positive.
L’unique raison d’accompagner l’auteur de violence vers un changement de comportement est pour le bien-être de la victime, pour qu’elle passe de victime à héro et ne subisse plus de violence mais vive en paix selon le choix de vie qu’elle aurait choisi.

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