COVID-19 et résilience

La conclusion est là : le peuple Malagasy agonise. Face à cette pandémie mondiale « Covid-19 », qui perdure, la vie sociale et économique des Malagasy est au plus mal. Si l’on ne parlait que de la précarité du niveau de vie de tous dans une situation dite « normale » ou « habituelle », mais avec l’arrivée de cette pandémie qui persiste, la société est à l’aube d’une régression qui engendrerait un état de survie. Effectivement, plus de 80% des malgaches vivent en dessous du seuil de pauvreté, une pauvreté résultant de plusieurs maux sociaux menant la population à négliger certains aspects des règles régissant la communauté. 

A travers les interventions du projet SAHALA, co-financé par l’Union Européenne à Madagascar ;  dans la région Analamanga, nous avons effectué une étude d’observation et d’analyse sur le sujet de « la pandémie Covid-19 et la résilience ». De par cette étude, nous pouvons d’ors et déjà écarté l’inexistence d’une quelconque résilience dans la vie de la population malgache. Effectivement, cette étude nous a permis de voir les impacts néfastes de cette pandémie dans certains quartiers de la commune d’Antananarivo. 

Commune d’Ambohimanarina

Lors d’une des sessions du projet SAHALA, mettant en avant l’idée d’un changement de comportement des hommes en rapport à la violence basée sur le genre, notamment, la violence faite aux femmes. Nous avons, élargie les champs de discussion et avons demandé si cette crise sanitaire a impacté sur la vie de famille, si cette crise sanitaire a impacté sur ce changement de comportement souhaité. 

Ces sessions et ces interventions nous ont permis de découvrir la vie quotidienne des groupes d’hommes dans la commune d’Ambohimanarina. Une découverte menant à la conclusion que tous,  la population de cette commune, de chaque Fokontany qui la compose n’enregistre aucunes conséquences directes liées à la crise sanitaire. Affirmativement, nous avons pris conscience de l’étendue de l’insuffisance financière quotidienne des ménages d’Ambohimanarina ; ce qui nous a conduit à chercher à savoir, quels sont les problèmes ; les alternatives et les conséquences soulevés suite aux mesures prises par le gouvernement face à cette crise sanitaire. 

Dans la commune d’Ambohimanarina, les faits sont :

 

Les conséquences sont :

Les alternatives prises par la société sont : 

  • Augmentation des charges de travail, soit, avoir un deuxième ou un troisième emploi. Reflétant encore plus les problèmes que rencontrent les ménages de la communauté d’Ambohimanarina
  • Participation des enfants dans la quête de ressource financière afin de revigorer les demandes au niveau des besoins de la famille
  • Ne pas se conforter aux mesures prises par le gouvernement

Le Cinquième arrondissement : 

La situation est la même partout dans la capitale, la population peine à se relever. Le taux de chômage a augmenté du fait de la fermeture momentanée voire définitive des grandes enseignes durant la première période de confinement. 

Inattendue a été l’arrivée de cette crise sanitaire, une crise imposant les citoyens à rester chez eux. Une mesure contraignant la population à revoir leur façon de faire pour maintenir à flot leur famille. La population Malagasy est dans l’impossibilité de se confiner totalement, car les ressources financières sont inexistantes. La population Malagasy n’a aucun moyen de subsistance, elle se doit de travailler tous les jours afin d’avoir les moyens nécessaires de e nourrir le jour même. 

Cette crise sanitaire a appelé la population à réajuster leurs façons de faire et de vivre. Notre étude d’observation et d’analyse nous a mené à prendre connaissance et conscience que tous les faits dans la communauté malgache sont interdépendants. Notamment, par l’énonciation de certains chefs de Fokontany dans le cinquième arrondissement, qui déplore l’augmentation du taux de vandalisme, créant donc un environnement non-sécurisé. 

Dans le Cinquième arrondissement, les faits sont : 

Dans le cinquième arrondissement, les conséquences sont :

Les alternatives prises par le cinquième arrondissement : 

  • Augmentation de la présence des vigiles (quartier mobile)
  • Appel à la vigilance des citoyens, de sécuriser leur lieu de vie

Cette étude dans la commune d’Ambohimanarina et  dans le cinquième arrondissement, nous a permis de voir l’étendu du travail qui nous incombe de faire. Il nous reste des taches assez volumineuses avant de pourvoir la résilience. Toutefois, elle n’est pas impossible. Le premier pas qui nous interpelle est la mise en place d’une ligne directrice dans les communautés de la capitale afin de les guider à anticiper les crises futures. Cette étude nous a également permis de prendre connaissance des raisons qui provoquent l’insécurité auprès de celles-ci. La base de ces maux sociaux reste dans sa plus grande partie « l’insuffisance des ressources financières ». Cette pandémie nous aura permis de connaitre les limites de la population malgache. Une limite n’accordant pas à ce peuple une possibilité d’évolution, une limite n’accordant pas à ce peuple d’anticiper, une limite ne permettant pas à ce peuple de prétendre à une vie meilleure, une limite ne permettant à ce peuple que de « survivre ».

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