Sahala
La culture malagasy peut être jugée à travers les proverbes et les citations qui reflètent la manière de penser et qui dictent également les décisions et les actions du peuple. Si l’on parle de la femme malagasy, à travers ceux-là, on retiendra qu’elle est l’âme du foyer, le pourvoyeur de soin, l’être aimant et soucieux des autres. Mais les questions se posent quand-même quand on voit la réalité des femmes et des filles à Madagascar. Les femmes tiennent-elles vraiment une place importante dans notre société ? Quelle considération a-t-on à leurs égards ?, voilà d’une part, mais d’autre part, concernant une considération plus globale, est-ce que le budget de l’Etat est sensible à la cause des femmes ? est-ce que les femmes et les filles sont vraiment protégées par les lois existantes ? … Est-ce que Madagascar est un pays sûr pour y vivre en tant que femme ?
Nous nous sommes intéressés à la capitale de Madagascar dans cet article. Antananarivo, la ville miroir du Pays. Depuis le début de la pandémie du COVID-19 en Mars 2020, cette ville a été la première à en avoir les conséquences lourdes de la pandémie. Avec le confinement, des rumeurs sur l’accroissement du taux de violence envers les femmes se font entendre. Mais qu’en est-il vraiment. Nous avons mené nos enquêtes dans 50 fokontany de la ville d’Antananarivo pour voir de près les chiffres concernant le taux de violence envers les femmes.
La violence conjugale dans les fokontany
La violence conjugale existe et a un taux élévé dans ces fokontany. Peu importe le niveau social des habitants dans les fokontany, les chiffres témoignent que la violence conjugale fait tristement partie de la vie quotidienne des femmes.
Par exemple : Andavamamba Anatihazo un fokontany situé dans un quartier populaire enregistre 76% de taux de violence envers les femmes. Ambanidia, un quartier classé moins populaire enregistre 52% de taux de violence.
La violence conjugale a-t-elle augmenté durant le confinement relié à la pandémie du COVID-19 ? La réponse est claire, oui.
Citons quelques exemples :
Le Fokontany Andohatapenaka enregistre 30% de violence conjugale en temps normal, durant le confimenent ce dernier enregistre 54%.
A Manjakaray si habituellement le taux de violence est de 70%, durant le confimenent cela a augmenté et est de 82%. Ambanidia allant de 52% à 71% . Andavamamba Anatihazo passant de 76% à 81%. Dans le Fokontany Ankorondrano les chiffres sont passés de 17% à 48%.
Une liste complète est à lire à la fin du texte.
Antananarivo a la chance d’avoir des dispositifs de prise en charge des femmes victimes de violence qui sont plus accessibles par rapport à d’autres villes de Madagascar. Pourtant les femmes ne dénoncent pas. On remarquera que dans certains fokontany la violence a un taux très bas. Ceci s’explique par le fait qu’il n’y a aucune plainte, aucune dénonciation.
Les voisins peuvent être témoins de violence, mais ne dénoncent pas non plus.
Ceci est peut-être un fait, on garde le silence par rapport à la violence.
Taux de violence conjugale dans les fokontany
| Fokontany | Moyenne % violence faites aux femmes 2019 - à Avril 2020 |
| Ambodiady Ambohimanarina |
71,62 |
| Manjakaray II C |
69,23 |
| Ambohimiadana nord |
66,96 |
| Manaritsoa Afovoany |
60,06 |
| Soavimasoandro |
59,81 |
| Andavamamba Anatihazo II |
56,9 |
| Anjanahary II A |
56,44 |
| Ambatomitsangana Ankadifotsy |
54,46 |
| Andravoangy Atsinanana |
52,77 |
| Andohatapenaka III |
52,1 |
| Akadifotsy befelatanana |
50,12 |
| Anjanahary II O |
47,22 |
| Ambodivona Ankadifotsy |
47,1 |
| Antohomadinika FAAMI |
46,55 |
| Andranomanalina Isotry |
46,37 |
| Ambanidia Faliarivo |
43,58 |
| Ampefiloha Ambodirano |
43,46 |
| Anosivavaka |
41,89 |
| Anjanahary IIN |
40,74 |
| Angarangarana |
34,99 |
| Mandrangobato II |
34 |
| Akorondrano Andranomahery |
33,96 |
| Anosibe Andrefana II |
33,91 |
| Manaritsoa II |
32,3 |
| Ilanivato Ampasika |
27,06 |
| Tsaramasay |
25,97 |
| Anosibe Andrefana I |
25,92 |
| Andohatapenaka I |
25,52 |
| Tsiadana |
25,22 |
| Andravoangy Tsena |
22,22 |
Déclaration et appel à l’action d’Ubuntu
Nous, militant(e)s, penseur(penseuse)s, apprenant(e)s, acteur(actrice)s du changement, venus des quatre coins du monde, avons uni nos mains et nos voix à l’occasion du 3eme symposium mondial MenEngage : le «symposium Ubuntu » et nous vous invitons à lire la déclaration et appel à l’action d’Ubuntu.
Prendre en charge psychologiquement un auteur de violence ne veut pas dire le protéger. La prise en charge l'aide à changer de comportement et à s'exprimer sans violence.
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